La Malaisie installe le sultan Ibrahim de l’État de Johor comme nouveau roi. Johor, qui a récemment fait l’objet d’un mémorandum d’entente pour l’établissement d’une zone économique spéciale entre la Malaisie et Singapour, est l’un des États malaisiens les plus performants sur le plan économique, à la faveur de ses percées dans les domaines industriel, des services, du commerce et des investissements.
Cet accord, symbole de la volonté des deux pays à renforcer leur interconnectivité économique, confirme la place de Johor parmi les États malaisiens qui réussissent le mieux à attirer des investissements. En 2022, l’État a drainé environ 15 milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE).
Ces performances sont à mettre à l’actif des mutations qu’a connues l’économie de Johor depuis les années 1980, passant d’un modèle centré sur l’agriculture à un autre plus diversifié.
Alors que les IDE à destination de Johor portent généralement sur l’industrie électrique et électronique, le tourisme, la santé et l’immobilier, le gouvernement de l’État se montre favorable aux investissements dans l’économie verte et numérique.
« Johor veut proposer diverses solutions pour mettre en place une économie à faible émission de carbone, y compris en matière d’énergie solaire, de véhicules électriques et d’énergie hydrogène », indique le conseiller exécutif du gouvernement de l’État de Johor, Lee Ting Han.
Les résultats de l’État malaisien en matière d’IDE s’expliquent également par sa proximité avec Singapour. Les deux régions sont connectées par des services de ferry et deux voies terrestres facilitant la traversée du détroit de Johor (le « causeway », un pont-jetée bâti en 1924, et un autre pont inauguré en 1997).
La signature du nouveau mémorandum d’entente sur l’établissement de la zone économique spéciale (ZES) à Johor devrait donner une dynamique nouvelle aux échanges entre les deux pays.
Cette ZES est la dernière d’une série d’initiatives visant à renforcer l’intégration économique entre la Malaisie et Singapour, deux pays qui représentent le deuxième partenaire commercial l’un pour l’autre.
En 2022, le commerce bilatéral entre les deux nations a atteint environ 83,53 milliards de dollars. Singapour est également l’une des principales sources d’IDE de la Malaisie, contribuant à 8,3% de ses investissements en 2022.
Les analystes estiment que la future ZES devra attirer davantage de multinationales dans le cadre d’une stratégie de gestion des risques adoptée par la Malaisie et Singapour.
Plusieurs entreprises malaisiennes et singapouriennes ont déjà commencé à planifier leur déploiement dans la zone, les deux pays ayant annoncé une batterie de mesures pour accompagner cette dynamique.
Les experts plaident pour le renforcement du rôle du secteur privé dans la mise en œuvre de la ZES, y voyant un catalyseur en mesure d’exploiter le potentiel humain et financier de l’État de Johor et de Singapour.
Des réponses devraient être apportées à ces observations à l’occasion de la onzième retraite des dirigeants malaisien et singapourien, Anwar Ibrahim et Lee Hsien Loong, prévue cette année.