Bank Al-Maghrib et le HCP figurent parmi les institutions vedettes de l’Etat qui n’ont connu qu’un seul dirigeant depuis des décennies, certains occupant leur poste depuis près d’un quart de siècle. Dans des déclarations à FreeNews.ma, des sources bien informées sont d’avis que deux de ces dirigeants, en plus du président du CSEFRS devraient incessamment céder leur poste à des cadres plus jeunes et qualifiés. Selon elles, si ce changement ne s’opère pas rapidement, ce sont le pays et la société marocaine qui risquent d’en payer les frais.
Ils ont trop duré, ces dinosaures, beaucoup trop. Les Marocains observent en silence ; on s’en est habitués au point que cela est devenu normal. « Les aime-t-on ? », « les respecte-t-on ? ». A ces questions la réponse est « tout à fait, bien évidemment et sans aucun doute ». A la question : « les aime-t-on plus ou moins que le Maroc ? », la réponse coule de source : « malgré tout le respect qu’on leur doit, notre pays et notre roi ont la priorité ».
Le La est ainsi donné par plusieurs sources bien informées et surtout bien placées dans des institutions étatiques bien ancrées. Celles-ci tirent, en effet, la sonnette d’alarme sur l’urgence de faire la passation à des compétences plus jeunes pour mieux servir le pays.
En décodé, ces sources expliquent que des institutions telles que BAM (Bank Al-Maghrib), le HCP (Haut-commissariat au Plan) ou encore le CSEFRS (Conseil supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche scientifique), dirigées respectivement par Abdellatif Jouahri, Ahmed Lahlimi Alami et Habib El Malki, doivent, d’ores et déjà, avoir recruté des successeurs capables de reprendre le flambeau.
« Au cas où ces trois grandes personnalités venaient à disparaître, que Dieu ne plaise, sans faire la passation ni « former » des successeurs plus jeunes pour assurer la continuité, bien comme il faut, ce serait la catastrophe ! », prévient-on.
« Le besoin de préparer une relève est nécessaire pour la survie de toute institution qui ne doit pas être dépendante du temps biologique », corrobore un professionnel aguerri de la place.
Même son de cloche du côté d’un cadre haut placé, qui confie à FreeNews.ma : « La mort n’est pas un tabou. Nous sommes des humains après tout, il n’y a donc point de honte à préparer dignement notre départ. D’autant plus que les postes en question sont d’une importance capitale et stratégique pour le pays ».
Et d’ajouter : « D’aucuns connaissent plus ou moins l’âge de ces trois routiers des Etablissements publics. Pour ceux qui l’ignorent, le gouverneur de la banque centrale et le Haut-commissaire au plan sont nés en 1939, ce qui leur fait 85 ans ».
« Un peu plus jeune certes, le président du CSEFRS, qui a vu le jour en 1946 et est donc âgé de 78 ans, a tout de même à son actif des décennies de dur labeur dans l’Administration. Deux fois ministre, il y a plus d’une vingtaine d’années, ce haut commis de l’Etat a été récemment nommé président de la Chambre des Représentants pour quatre ans, un poste qu’il a occupé en même temps que sa fonction de directeur de publication des deux porte-voix de l’USFP. Sans oublier qu’en 1990, feu Hassan II l’a choisi pour être le secrétaire général du Conseil national de la jeunesse et de l’avenir. Auteur de plusieurs ouvrages en Economie, Habib El Malki, décoré du Wissam Al-Arch, médaille de mérite et insigne d’honneur royal, est un homme qui a tant donné au Maroc et en retour le pays lui doit at least de lui accorder une belle retraire bien méritée», estime-t-il.
Ces mêmes sources signalent dans la foulée qu’« il est vraiment urgent de repérer des calibres capables d’endosser les manteaux de ces ténors. Parce que, l’unique vérité absolue veut que personne ne vivra éternellement, et même les fans de la série « Highlander » des années 90 savent pertinemment que personne n’est immortelle ! ».
Passer le relais, c’est primordial lorsque l’on dirige une institution clé dont dépend tout un pays. Il faut savoir faire confiance à son successeur, lui faire des transmissions complètes et suffisantes pour qu’il y ait continuité au moment de partir après des années de bons et loyaux services.
Selon un retraité du secteur privé, il y a une fin à tout et, dans le monde du travail, la fin ne doit pas être forcément le décès, mais une retraite légitime. « Tout le monde connaît la valeur de ces trois fervents serviteurs du pays. Il est vraiment inutile de revenir sur leur parcours qui est connu et reconnu de tous. Après tant de sacrifices et d’efforts déployés, il ne serait finalement que justice rendue de passer le flambeau et aller couler des jours heureux. », conclut-il.
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