La 10e édition du Rendez-vous de Casablanca de l’Assurance a connu récemment un franc succès. Cette plateforme incontournable de débats, d’échange et de networking a réuni plus de 1000 acteurs de 40 nationalités, représentants l’écosystème de l’assurance, ainsi que plus de 600 professionnels marocains.
« Le monde d’aujourd’hui fait désormais face à des bouleversements inédits par leur soudaineté et leur ampleur. La réalité, c’est que nos sociétés n’ont jamais eu autant besoin d’assurance ! Nous devons être en phase avec les défis de notre époque et développer une vision prospective », tels ont été les maîtres-mots de Mohamed Hassan Bensaleh, président de la Fédération Marocaine d’Assurances (FMA) à cette occasion.
A l’issue de ces rencontres, plusieurs recommandations ont été formulées, notamment en faveur du partage d’expériences et d’une mutualisation accrue des risques à l’échelle mondiale via la réassurance, ainsi que l’importance des partenariats public-privé et de la prévention.
Le président de la FMA a également souligné l’importance de « rendre nos réseaux d’agents plus résilients et plus entreprenants, de permettre aux courtiers de s’organiser de manière plus efficace et aux banques d’enrichir la gamme de produits qu’elles proposent. Il est aussi important de s’ouvrir à d’autres canaux de distribution, parfois disruptifs, en mesure d’adresser de nouvelles niches de clientèle. Le monde a changé depuis la promulgation du Code des Assurances. Il est donc impératif que l’on se mette en phase avec toutes ses évolutions ».
Dans la même optique, Abderrahim Chaffai, président de l’ACAPS a mis en exergue l’impératif de la digitalisation pour les assureurs. Toutefois, il est crucial de rester vigilant face aux risques
qui y sont associés, notamment ceux liés à la cybersécurité.
Et de rappeler : « Nous avons initié un projet d’instruction visant à fixer les principes devant être considérés par les entreprises d’assurances pour la gestion des risques cyber, l’objectif étant d’établir un système efficace de cybersécurité garantissant la sécurité opérationnelle des assureurs et protégeant les
données des assurés et des tiers ».
Cette édition a également braqué les projecteurs sur les réalisations remarquables des Émirats
Arabes Unis, pays à l’honneur de cette édition, en matière d’assurance. Une consécration qui a été marquée par la signature d’une convention technique entre la Fédération Marocaine de
l’Assurance et l’Emirates Insurance Association, qui portera sur la formation professionnelle, les
échanges et d’autres actions qui ont pour vocation d’améliorer l’industrie de l’assurance au
Maroc et aux Emirates Arabe Unis.
Le concept des 3P pour faire face aux défis
Intervenant dans le cadre d’une keynote sur le rôle de l’assurance pour combler les gaps de protection, Toyonari SASAKI, directeur exécutif représentatif de LIAJ, l’Association Japonaise de l’Assurance Vie, a mis en avant le concept des 3P, soit la préparation, la prévention et la protection qui constituent une approche intégrée pour faire face aux défis de la protection.
A cet égard, il a expliqué que « ce concept met en évidence l’importance de se préparer en amont aux risques, de prendre des mesures préventives pour les atténuer autant que possible et de fournir une protection adéquate en cas de survenance de ces risques. En adoptant cette approche holistique, les individus, les entreprises et les gouvernements peuvent renforcer leur résilience face aux événements imprévus, réduire les dommages potentiels et assurer une récupération et une reprise plus rapide en cas d’incident ».
Lors de ce Rendez-vous, un autre aspect très important a été développé par Michaela Koller, Directrice Générale d’Insurance Europe, il s’agit de l’insurtech et du sandbox . »L’innovation numérique, l’automatisation et l’utilisation des données dans le secteur de l’assurance pour faire face aux risques évolutifs sont des plus cruciales », a-t-elle affirmé, notant « les technologies telles que l’intelligence artificielle, associées à des données de qualité, peuvent aider les assureurs à identifier, surveiller et atténuer les risques, y compris les risques émergents actuellement non assurables ».
De son côté, le Directeur Général de l’Association Néerlandaise des Assureurs, Richard Weurding a mis en relief, lors de sa keynote sur l’assurance et les défis du changement climatique, l’importance de l’utilisation des données pour évaluer les risques climatiques et prévenir les dommages, notamment par le biais de systèmes d’alerte précoce.
Insistant sur l’importance de l’engagement de l’industrie de l’assurance à investir dans des solutions durables, telles que les énergies renouvelables et à utiliser son influence pour encourager les entreprises à adopter des pratiques commerciales plus durables, elle a précisé : »Bien que l’industrie de l’assurance ne soit pas directement responsable du changement climatique, elle a néanmoins la responsabilité de trouver des solutions pour atténuer ses effets ».
En ce qui concerne les solutions capables de repousser les frontières de l’assurabilité et combler les gaps de protection, Florence Lustman, Présidente de France Assureurs a mis l’accent sur la nécessité de faciliter la couverture de risque par le secteur privé, de collaborer avec les pouvoirs publics pour renforcer les fondamentaux de l’assurance cyber et de soutenir l’innovation dans le secteur. Elle a ainsi appelé les pouvoirs publics et les citoyens à collaborer pour renforcer la protection des individus et des économies.